Afin d'éviter une amende pour pratique anticoncurrentielle de la part de l'UE, Microsoft travaillerait actuellement à augmenter la différence de prix entre sa suite Microsoft 365, qui inclut Teams, et l'application Teams autonome. L’éditeur est sous surveillance de la Commission européenne — le bras exécutif de l'Union européenne qui régule les 27 nations membres — depuis juillet 2023, en raison du regroupement de Teams avec sa suite Office. En 2023, la Commission avait déclaré que le regroupement de Teams pourrait offrir à Microsoft un avantage de distribution et pourrait être considéré comme un comportement anticoncurrentiel. La première plainte concernant le regroupement de Teams a été déposée par Slack, propriété de Salesforce, en juillet 2020. Plus tard, en juillet 2023, le rival allemand de Microsoft, Alfaview, a également déposé une plainte similaire contre le fournisseur de services cloud.
Alors que Microsoft souhaitait à l'époque répondre aux préoccupations de la Commission avant le lancement d'une enquête formelle, les tentatives de remédier à la situation ont apparemment échoué, poussant la Commission à lancer une enquête antitrust. Cela a conduit Microsoft à dissocier Teams de sa suite Office en Europe en octobre 2023. Le fournisseur avait alors déclaré qu'il vendrait sa suite Office 365 (désormais renommée Microsoft 365) dans la zone économique européenne et en Suisse pour 2 €HT de moins par utilisateur et par mois, soit 24 € HT de moins par utilisateur et par an. Microsoft a également proposé de vendre l'application Teams pour les nouveaux clients entreprises de la région en tant qu'option autonome pour 5 €HT par utilisateur et par mois, soit 60 €HT par an.
La Commission européenne n'est pas convaincue
Cependant, il semble que la Commission ne soit toujours pas entièrement convaincue et satisfaite du différentiel de prix proposé par Microsoft. Elle a déjà demandé à certaines entreprises de donner leur avis sur le différentiel de prix en leur accordant un délai d'une semaine, après quoi elle décidera si elle souhaite lancer un test de marché formel, selon des sources citées par Reuters. Cependant, l'élargissement de l'écart de prix entre Office et Teams pourrait avantager les concurrents, qui pourraient proposer leur logiciel de visioconférence ou de collaboration à un prix inférieur, prenant ainsi des parts de marché à Microsoft. Pour Microsoft, la situation actuelle rappelle une enquête qu'elle a subie de la part de la Commission dans les années 2000, qui s'est finalement soldée par l'obligation de dissocier son offre Media Player de sa suite Windows et de payer 2,3 milliards d'euros d'amendes antitrust à l'UE. Si Microsoft ne parvient pas à remédier à la situation actuelle, elle pourrait être confrontée à une nouvelle amende antitrust considérable, pouvant atteindre 10 % de son chiffre d'affaires mondial total.
Une autre enquête de l'autorité française de la concurrence
En plus de l'enquête de l'UE, Microsoft fait également face à une autre investigation de la part de l'autorité française de la concurrence concernant des allégations de modification ou de dégradation des résultats de recherche lorsque des entreprises plus petites utilisent son moteur de recherche Bing. L'autorité enquête pour savoir si Microsoft a abusé de son pouvoir ou de sa position dominante sur le marché de la syndication des moteurs de recherche et a déjà parlé aux opérateurs concurrents de leurs accords, selon des sources citées par Bloomberg. Si les responsables de l'autorité découvrent que Microsoft a imposé de mauvais résultats de recherche aux acteurs plus petits, cela pourrait entraîner une lourde amende pour l'entreprise, selon le rapport de Bloomberg. L'autorité française, qui a infligé une amende de 250 millions d'euros à Google l'année dernière, enquête également sur Nvidia et Apple pour des pratiques abusives présumées sur le marché des GPU et la distribution d'applications sur les téléphones, respectivement.
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